Catégorie : Actualités

Dans le cadre de mes recherches sur les tracts célestes, l’idée est née de travailler sur cette production également sous un angle artistique et technique, afin d’offrir un regard différent sur ce phénomène historique. C’est ainsi qu’est née cette œuvre numérique intitulée Ostentis periculum portenditur — « d’un prodige, un péril est présagé » — réalisée en collaboration avec Hyacinthus (Yacine Gouaref), artiste graveur et dessinateur, et Mefyl (Quentin Hocquet), ingénieur informatique.

Ostentis periculum portenditur a été conçu avant tout comme un jeu vidéo à la croisée du god game et du point-and-click. Par des interactivités graphiques avec un tract (Flugblatt) – représentant dans cette version (OPP, 1, Augsbourg, 1577) la « grande comète » de 1577, observée au-dessus de la ville d’Augsbourg, en Allemagne – le joueur, tel un démiurge, est amené à comprendre l’incidence des phénomènes célestes sur son environnement et à déjouer ces périls venus du ciel, produisant in fine sa propre version de l’histoire terrestre. En prenant au pied de la lettre la matière de cette imagerie populaire, l’œuvre questionne les syllogismes défaillants qui constituent le terreau de ce que l’on appelle – parfois improprement – les « théories du complot », dont l’espace a de tout temps été le théâtre.

Production du CNRS par l’intermédiaire de ma chaire ARVIGRAPH, avec le soutien du Cube de Garges, l’œuvre destinée à être évolutive est présentée pour la toute première fois dans « Ostentis periculum portenditur », une œuvre numérique exposée pour la première fois dans l’exposition « Derrière les étoiles », du 4 octobre 2024 au 24 janvier 2025, au Cube de Garges. Des remerciements particuliers à Axel Fried, chargé de programmation et de production artistique au Cube, pour son aide décisive.

Présentation de l’exposition

L’exposition Derrière les étoiles explore les techniques, les récits et les images qui ont façonné notre regard sur l’espace. Longtemps perçu comme un lieu de mythes, de religion et de légendes, notre compréhension du cosmos a radicalement changé au cours du 20ᵉ siècle, sous l’impulsion de la conquête spatiale, dont les fusées et les satellites furent les véhicules. Du premier pas sur la Lune à l’essor du tourisme spatial, il n’aura fallu que quelques décennies pour que l’espace devienne le nouveau terrain de réalités bien terrestres.

Mêlant imaginaires artistiques, imagerie techno-scientifique et culture populaire, Derrière les étoiles met à jour la relativité de notre système cosmologique. Travaillant avec l’espace comme matériau ou comme horizon, les artistes nous invitent à nous projeter sensiblement dans le ciel et à nous interroger sur la nécessité et les modalités de l’exploration spatiale. En ce sens, l’exposition constitue une invitation à considérer l’espace non plus comme une frontière à conquérir, mais comme un territoire commun.

Artistes et oeuvres

Jonas Bendiksen, Satellites, 2000

Breakwater Studios, The Silent Pulse of the Universe, 2020

Breakwater Studios, The Lost Astronaut, 2020

Halsey Burgund et Francesca Panetta, In event of a moon disaster, 2019

Hugo Deverchère, Cosmorama, 2017 & La isla de las siete Ciudades, 2021

Félicie d’Estienne d’Orves, Deep Field, 2019 & Continuum, 2023

Laurent Grasso, Studies into the Past, 2017

Hyacinthus, Méfyl et Florian Métral, Ostentis periculum portenditur, 2024

Nicolai Howalt, Light Break, 2015

Nicolai Howalt, Ceci n’est pas la Lune, version I, 2022

Stefan Eichhorn, They Promised Us Flying Cars, But All We’ve Got Are Solar Powered Parking Meters, 2020

Quadrature, Scope, 2024 & Supraspective, 2024

Vladimir Skoda, « h » Constante de Planck II, 2004

Théo Viardin, Victorious Oedipus, 2024

Richard Vijgen, Cosmic Wind Chime, 2023

Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1921 – 1929

Claire Williams, Meteors – Radio Echos, 2017

Informations pratiques

Exposition du vendredi 4 octobre 2024 au vendredi 24 janvier 2025. Entrée libre, tous publics dès 6 ans. Ouvert du mardi au vendredi, de 14h30 à 19h00, et le samedi de 11h00 à 19h00.

Le Cube Garges, 40 avenue du Général-de-Gaulle, 95140 Garges-lès-Gonesse.

Je suis très heureux d’annoncer ma participation, à l’invitation du comité d’organisation (avec de chaleureux remerciements à Dominic-Alain Boariu), au colloque annuel de l’Association suisse des historiennes et historiens de l’art (ASHHA/VKKS), qui se tiendra les 4 et 5 octobre 2024 à l’Università della Svizzera Italiana, à Lugano.

Continuer la lecture de « Colloque annuel de la VKKS « La peinture murale profane en Suisse, de l’Antiquité à l’Époque contemporaine », 4 et 5 octobre 2024, Lugano. »

Les 5 et 6 septembre 2024, l’Espace Horloger de la Vallée de Joux a accueilli les Journées d’études “L’art du temps. Entre théorie, histoire et matérialité”, organisées en collaboration avec la CUSO (Conférence universitaire de Suisse occidentale) et la chaire ARVIGRAPH du CNRS. Cet événement a réuni des chercheurs provenant d’institutions telles que Sorbonne Université, l’Université de Genève, l’Université de Neuchâtel, l’Université de Lausanne et l’Université de Fribourg, ainsi que des professionnels de l’horlogerie et des conservateurs des maisons Jaeger-LeCoultre et Audemars Piguet.

Continuer la lecture de « Retour en images sur les Journées d’études “L’art du temps. Entre théorie, histoire et matérialité”, Espace Horloger – Vallée de Joux, Suisse, 5 et 6 septembre 2024. »