Ressources numériques en sciences humaines et sociales OpenEdition Nos plateformes OpenEdition Books OpenEdition Journals Hypothèses Calenda Bibliothèques OpenEdition Freemium Suivez-nous

Quelques courts textes rédigés à l’occasion de l’exposition “Hâte-toi lentement : le temps en questions” à l’Espace Horloger-Vallée de Joux, Suisse (II)

Dans la foulée de l’annonce d’un partenariat scientifique avec l’Espace Horloger-Vallée de Joux, qui se concrétisera par la tenue de journées d’études en septembre 2024, j’ai le plaisir de partager cette semaine et la précédente quatre textes commandés par Angela Benza, conservatrice à l’Espace Horloger, à l’occasion de l’exposition “Hâte-toi lentement : le temps en questions” qui se tient du 6 octobre 2023 au 31 octobre 2024 à l’Espace Horloger-Vallée de Joux.

Photographie de l’exposition “Hâte-toi lentement : le temps en questions” à l’Espace Horloger

Je recommande la visite de cette exposition où l’on peut découvrir un certain nombre de pièces provenant notamment du fonds d’horloges anciennes de l’Espace Horloger (collection Gideon), dont certaines n’ont encore jamais été exposées. Elles dialoguent à cette occasion avec des pièces plus récentes, permettant d’aborder certaines grandes notions liées à l’histoire culturelle et visuelle de l’horlogerie.

Voici les deux textes suivants.


3/4 Les ailes du temps

Francesco Salviati, Phanès, 1543-1545, fresque, Florence, Palais Vieux, salle des Audiences. 

Le temps n’a pas toujours été figuré comme un vieillard ailé. Des croyances anciennes se le représentaient comme un monstre à trois têtes, symbolisant les liens entre passé, présent et futur. 

La figure de Chronos s’est imposée pour plusieurs raisons : son âge vénérable, qui traduit le passage des années ; l’attribut de la faux, symbole de la “moisson” de l’existence humaine, la mort en d’autres termes ; les ailes, enfin, attribut des divinités primordiales, qui traduisent l’idée de mouvement. De là vient l’expression latine de Virgile Tempus fugit, « le temps file » – time flies, en anglais –, memento mori et carpe diem à la fois – “Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole”, écrit Jean de la Fontaine –, qui orne tant de cadrans horlogers.


4/4 La graphie du temps 

Les formes des cadrans d’horloges et de montres – l’horographie – sont d’une étonnante variété. Partout ou presque cependant, la forme du cercle s’est imposée. Pourquoi ? 

Car à l’origine, l’horlogerie – mécanique, qui plus est – a été pensée comme une miniaturisation de l’univers, le cosmos réduit à l’échelle humaine. 

Un cosmos que l’on se représentait depuis l’Antiquité comme un emboîtement de sphères – selon le principe des “poupées russes” – correspondant aux révolutions des planètes et au cercle du zodiaque. Une véritable vision du monde, qui permettait aussi de penser, à la lumière de l’analogie entre le microcosme et le macrocosme, les liens entre l’être humain et le monde – l’Homme de Vitruve – ou encore entre le bon gouvernement et la bonne marche de la “machine du ciel” – la Sphaera Civitatis

Wilhelm Pleydenwurff et Michael Wolgemut, Création du monde (7e jour), gravure extraite de Hartmann Schedel, La chronique de Nuremberg (Liber Chronicarum), Nuremberg, 1493, Livre I. 

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Florian Metral (16 juillet 2024). Quelques courts textes rédigés à l’occasion de l’exposition “Hâte-toi lentement : le temps en questions” à l’Espace Horloger-Vallée de Joux, Suisse (II). Spectacles Célestes. Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/125qf


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.