Fontainebleau cosmique. Ma sélection d’évènements pour le Festival de l’histoire de l’art, 31 mai, 1-2 juin 2024

Vendredi 31 mai

13h30 – 14h30

Conférence : Aiôn, un athlète éternel !

Dans l’imaginaire collectif, si nous songeons à la représentation du temps, notre esprit se figure l’image d’un homme âgé. C’est en effet sous cette forme qu’Aiôn apparaît sur le plus ancien témoignage connu. Au IIe siècle apr. J.-C., Aiôn se transforme, et non seulement la personnification du temps se rajeunit, mais le cercle zodiacal le transforme en un véritable athlète. En outre, à côté de l’image astrale d’un « Aiôn athlète », les sources astrologiques (du Ier au IVe siècle apr. J.-C.) décrivent les conjonctions favorables à la naissance d’athlètes compétitifs et victorieux.

Par Fabio Spadini (Université de Fribourg) Lieu : Château → cour Ovale

16h00 – 17h00

Conférence : L’image théomorphe du corps humain dans le portrait maya classique

Les anciens Mayas avaient une conception du corps humain différente de celle des Occidentaux d’aujourd’hui. Pour eux, il n’y avait pas de séparation entre l’âme et le corps, mais une croyance en plusieurs âmes faites de matière et circulant dans les veines. Le sang était une sorte d’Olympe intérieur, car chaque âme était la projection d’une divinité du cosmos. Conformément à ces idées, ils soumettaient le corps humain à des modifications physiques dès l’enfance afin de le rendre plus confortable pour les dieux qui les peuplaient. Les artistes mayas ont souligné ces attributs théomorphes dans leurs portraits.

Par Erik Velásquez García (UNAM) Lieu : Château → chapelle de la Trinité

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Samedi 1er juin

11h30 – 12h30

Dialogue : Le sport au service de la cosmogonie : le jeu de balle en Mésoamérique

Il existe en Mésoamérique de multiples jeux et pratiques sportives, par exemple des batailles rituelles. Cependant, le jeu le plus important au sein des communautés préhispaniques, et ce, dès le Préclassique, est sans nul doute celui du jeu de balle (ullamaliztli). Il est un symbole fort, associé à la croissance et à la renaissance végétale et à l’alternance des saisons. Il constitue également un marqueur d’identité propre à chacune des communautés, et bien davantage, comme l’ont démontré l’histoire de l’art et l’archéologie.

Par Terry David (Inalco) et Éric Taladoire (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Lieu : Château → chapiteau cour Ovale

15h00 – 16h00

Conférence : Eduardo Terrazas, des JO de Mexico à l’art concret

Eduardo Terrazas se fait connaître par sa contribution à l’identité visuelle des JO organisés par la ville de Mexico en 1968. Alors que ces derniers devaient traduire la présence de plus en plus affirmée du Mexique sur la scène internationale et constituer une vitrine de sa modernisation, on peut aussi montrer tout ce que les inventions visuelles de cet événement doivent à la culture vernaculaire. Celle-ci nourrit également, à partir de la décennie suivante, une version personnelle de l’art concret dans laquelle Terrazas recueille, au sein du langage à prétention universelle du modernisme, certains éléments du passé amérindien. Il en dégage une sorte de constructivisme dialectal, celui que l’on parle depuis cette époque sous différentes latitudes de l’Amérique latine.

Arnauld Pierre (Sorbonne Université)
Samedi 1er juin, de 14h à 15h
Château → quartier Henri IV, grande salle

14h00 – 15h00

Conférence : La fabrique de l’homme nouveau. Les avant-gardes du début du XXe siècle et le sport

Pendant les quarante premières années du XXe siècle, les sportifs, sportives et autres sportsmen deviennent un des sujets récurrents des avant-gardes de l’ensemble de l’Europe, de Robert Delaunay à Kasimir Malevitch, de Fortunato Depero à Alexander Rodtchenko. On ne saurait comprendre ce phénomène sans le rapporter à la volonté des artistes de participer à la fabrique de « l’homme nouveau », non sans convergence avec des projets politiques dont les dimensions totalitaires et meurtrières s’affirment parallèlement.

Par Éric de Chassey (INHA) Lieu : Château → salle des Colonnes

15h00 – 16h00

Conférence : Refaire l’horizon de la Terre : paysages et volcans américains au XIXe siècle

Cette présentation retrace un itinéraire à travers la création du paysage volcanique américain au XIXe siècle. Comment l’iconographie volcanique a-t-elle contribué à transformer la perception de la géologie de la Terre, de ses habitants et de ses espaces géographiques ? En analysant les cas de volcans tels que le Jorullo et Colima au Mexique, ainsi que de voyageurs tels qu’Alexander von Humboldt ou Johann Moritz Rugendas, cette présentation explorera la manière dont le dessin et la peinture ont joué un rôle dans la redéfinition de la géologie globale au XIXe siècle.

Par Omar Olivares Sandoval (UNAM) Lieu : Château → salon Victoria

16h00 – 17h00

Conférence : Guerre des images et colonisation alphabétique dans le Mexique de la Renaissance

Guerre des images et colonisation alphabétique figurent parmi les formes les plus insidieuses de la conquête espagnole. Une série de documents (peintures/manuscrits/ fresques) nous permettra de comprendre les modalités et les étapes de cette colonisation, et révélera la manière dont les élites indigènes de Mexico y ont fait face au cours du XVIe siècle.

Par Serge Gruzinski (CNRS, EHESS) Lieu : Château → salle des Colonnes

17h00 – 18h00

Conférence : Le culte du soleil et l’observation scientifique dans les peintures de Frida Kahlo

En 2007, après l’ouverture des archives de Frida Kahlo et Diego Rivera, l’exposition Les trésors cachés de la maison bleue dévoilait l’intérêt de la peintre pour le dessin de galaxies et de soleils. Bien que son approche soit symbolique, Frida s’est inspirée de livres d’astronomie pour façonner des étoiles, des cieux et des galaxies qui semblent basés sur des photographies prises par de puissants télescopes ayant permis d’en révéler les textures, les taches, la luminosité. Cette conférence présentera l’importance qu’elle accorde aux connaissances et aux éléments scientifiques.

Par Rita Eder (UNAM) Lieu : Château → chapelle de la Trinité

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Dimanche 2 juin

11h30 – 12h30

Conférence : Défier les limites corporelles : acrobates et saltimbanques du monde grec et romain

En Grèce et à Rome, les performances corporelles des acrobates appartiennent au registre du prodige. De nombreux documents transmettent la fascination et l’émotion que leurs spectacles suscitent. Nous examinerons les contours de l’identité protéiforme de ces artistes et de leurs activités. Souvent associés à des contrées lointaines (Égypte, Inde), ou à la différence physique, comme le nanisme, les saltimbanques participent au « kaléidoscope » culturel des époques hellénistique et romaine. La construction littéraire de leur altérité trouve une expression particulièrement forte dans l’iconographie, comme le montrent les satyres funambules de Pompéi.

Par Véronique Dasen (Université de Fribourg – ERC Locus Ludi) Lieu : Château → salle des Colonnes

14h00 – 15h00

Conférence : Les jeux des « Autres ». Joueurs amérindiens dans l’Europe prémoderne

Avec la conquête du Nouveau Monde, l’Europe fait la rencontre de peuples inconnus jusque-là. Se construisent alors de nouveaux imaginaires de l’altérité. La conférence se concentrera sur une série de dessins (vers 1529) figurant des Amérindiens exécutant des pratiques ludico-sportives. Si la nudité partielle et/ou les costumes multicolores tiennent lieu de marqueurs d’altérité, les stratégies à l’œuvre dans ces œuvres graphiques traduisent la curiosité pour ces « Autres », révélant surtout les modalités par lesquelles cette « altérité » sportive est perçue et intégrée dans les imaginaires de l’Européen.

Par Antonella Fenech-Kroke (CNRS, Centre André Chastel) Lieu : Château → salle des Colonnes

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