Conférence au colloque “L’Europe « en désastré visage » ? Calamités, désastres et catastrophes à la Renaissance”, Sorbonne Université, Paris, 7-8 novembre 2024.

J’ai le plaisir de vous annoncer ma participation au colloque intitulé L’Europe en “désastré visage” ? Calamités, désastres et catastrophes à la Renaissance qui se tiendra à la Sorbonne, salle des Actes, les 7 et 8 novembre 2024.

Cet événement est le premier colloque pluridisciplinaire organisé par le “Pôle Europe et Renaissance” de Sorbonne Université, sous la direction de Julien Goeury (littérature française), Nicolas Le Roux (histoire), et Emmanuel Lurin (histoire de l’art).

Présentation de l’événement

Les catastrophes sont des événements d’une grande violence qui peuvent affecter et parfois anéantir des communautés entières. La Renaissance européenne a été une période marquée par des conflits, des épidémies, des calamités naturelles et des entreprises coloniales aux conséquences néfastes. Bien que ces événements désastreux soient bien documentés, ils n’ont pas toujours été suffisamment étudiés.

Ce colloque s’intéressera à la définition, la perception et la représentation des catastrophes à la Renaissance. Nous examinerons le lexique, les discours, l’iconographie et l’imaginaire du désastre dans une perspective globale couvrant une large étendue géographique et temporelle (du XVe au XVIIe siècle). L’objectif est de comprendre comment ces phénomènes étaient vécus et interprétés, et de quelle manière ils ont été intégrés dans la mémoire collective.

De quelques tracts célestes

Je suis particulièrement honoré de présenter une communication lors de la session 2 : “Dérèglements du monde : les calamités naturelles et leur interprétation”, le jeudi 7 novembre. Mon intervention, intitulée « La preuve par l’image. Des catastrophes célestes dans les tracts de la Renaissance » s’intéresserait à l’importance, par les éditeurs de feuilles volantes, de la représentation visuelle comme instance d’incarnation et de diffusion de la catastrophe

Le rôle premier de l’image dans le « mécanisme de la preuve » tient tout d’abord au fait que, concomitamment au texte, elle mobilise souvent la figure du ou des témoins oculaires qui observent le phénomène et le désignent de la main, se faisant les premiers relais du lecteur-spectateur du tract. 

Mais ce rôle premier de l’image tient surtout au fait qu’elle est, au sens fort du terme, une représentation : elle re-présente – c’est-à-dire présente à nouveau – ce phénomène céleste qui a eu lieu en un temps et un espace donné, qui a été observé par quelques-uns mais qui est désormais visible par potentiellement tout le monde grâce à la gravure. Plus que jamais, ces images rendent présents ce qui est devenu absent, en écho à la définition même de la peinture à la Renaissance par l’humaniste italien Léon Battista Alberti.

Le programme

Le programme du colloque est riche et diversifié, avec des sessions couvrant différents aspects des catastrophes à la Renaissance, allant des maux ordinaires aux fins ultimes, aux dérèglements du monde, aux drames politiques, et aux stratégies pour anticiper et surmonter collectivement les désastres. Il sera prochainement diffusé sur le site du “Pôle Europe et Renaissance“.

J’attends avec impatience les conférences suivantes :

• Sophia Buehrer (New York University) – “« Plus tost mourir que de vivre » : l’océan et la peur de l’effacement dans l’Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil.”

• Louis-Patrick Bergot (Université de Strasbourg) – “Eschatologie des catastrophes extrêmes à la Renaissance.”

• Hélène Casanova-Robin (Sorbonne Université, Littérature latine) – “Les séismes en Campanie : quelques témoignages littéraires des humanistes du Quattrocento (de G. Manetti à G. Pontano).”

• Emilie Séris (Sorbonne Université, Rome et ses renaissances) – “Le fléau de la guerre civile. Récits de conjuration au Quattrocento.”

• Matteo Gianeselli (Musée national de la Renaissance, château d’Ecouen) – “Représenter « les sanglantes & plus qu’inhumaines executions… ». Calamités, désastres et catastrophes chez Antoine Caron.”

• Pauline Lafille (Université de Limoges) – “La galerie de Pharsale du château d’Ancy-le-Franc : une guerre catastrophique ?”

• Aurélien Roulet (Université Sorbonne Paris Nord) – “De la catastrophe à l’action politique, les autorités municipales face à leur environnement.”

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